vendredi 27 novembre 2015

Qgis, le couteau suisse de la donnée spatialisée en archéologie



            Il y a déjà plus d'un an j'ai proposé une comparaison entre deux logiciels de dessin et de donnée que sont Autocad et Illustrator, je reviens aujourd'hui avec un nouveau logiciel Qgis.
Loin de moi l'idée de le comparer aux autres, la dernière comparaison s'était déjà vite essoufflée au bout de quelques lignes, tant les différences sont grandes et leurs objectifs éloignés.
Que propose Qgis alors ?

Tout d'abord, Qgis a la particularité d'être un logiciel libre et gratuit, car oui libre ne veut pas dire gratuit, libre veut dire que son code source est libre de droit, on peut l'exécuter librement, le consulter librement, le modifier librement et l'exploiter librement. Donc Qgis est téléchargeable et distribuable à partir de cette adresse. C'est un logiciel en grande partie réalisé par une communauté de professionnels et d'amateurs qui propose d'unir en un seul logiciel toutes les possibilités en matière de Système d'Information Géographique (SIG) et bien plus encore...

Quel rapport avec l'archéologie, me direz-vous ? Aucun,  enfin presque ! Qgis n'est pas un logiciel dédié à l'archéologie mais ces possibilités en matière d’infographie, de cartographie, de gestions de données, de potentiel de calcul, et sa gratuité sont des éléments qui conviennent parfaitement à la donnée archéologique toutes périodes confondues, tous types d'échelles confondus.

Un logiciel de SIG

Qgis est donc avant tout un logiciel de Système d'Information Géographique (GIS en anglais) c'est-à-dire qu'il est capable de lier une information graphique à une information textuelle. Aujourd'hui, lorsque l'on parle de GoogleMap, de GPS sur nos smartphones ou tablettes, voire même les applications de géolocalisation, on parle ni plus ni moins de SIG.
Pire, sans s'en rendre compte nous enrichissions des SIG quotidiennement, consciemment lorsque on ajoute une adresse sur Googlemap, ou un commentaire sur Airbnb ou Tripadvsor... ou inconsciemment par le bais de nos appareils connectés ou simplement en se connectant à un compte qui demande de remplir un champ avec un chiffre ou des lettres déformés le fameux Captcha:


 et bien Google peut également vous faire participer à son SIG simplement en remplissant ces champs par le biais des photos de GoogleStreet  : ici pour Streetview par exemple, si un nombre statistiquement satisfaisant d'occurence pour google est rentré par les internautes qui valident leur connexion en tapant ces numéros, alors à ces photos localisées seront intégrées l'adresse ....


Nous utilisons des SIG quotidiennement sans le savoir, alors travaillons avec.

Un logiciel de dessin 

        Qgis c'est aussi un logiciel de dessin vectoriel à l'instar des deux autres cités plus haut, il est possible de créer de la donnée ponctuelle, linéaire ou surfacique, de digitaliser ou numériser des plans, des cartes ou d'en créer à partir de données topographiques ou de dessins manuels. L'archéologie est une science qui produit énormément de données papiers, de texte et de dessin notamment, et qui demande en retour beaucoup de travail de digitalisation, de numérisation.
C'est à ce moment que Qgis intervient, car c'est justement son point fort (comme tous les logiciels de SIG hein !), mettre en relation le dessin, la localisation à la donnée textuelle. Ainsi à l'échelle d'un site, il est possible de répertorier et de localiser tous les vestiges et artefacts mis au jour et de leur attacher un grand nombre de données récoltées sur le terrain ou lors de l'étude. Lorsque ces éléments sont localisés, il est alors possible d'interroger la base et de faire des calculs statistiques sur les objets, des cartes de répartitions, des plans chronologiques par requêtes prédéfinies ... tout ce dont nous avons besoins lors de nos études post fouilles....Ensuite à petite échelle, c'est-à-dire, pour de grands espaces, (petite échelle--> grand espace, grande échelle-->petit espace), le SIG sert à répertorier les sites, les classer, les catégoriser, les analyser pour réaliser des cartes, ou des supports d'analyse statistique. A ces plans peuvent se superposer les données provenant d'autre sources, cartes IGN, ortho-images, photos satellites ou vues aériennes...

Un logiciel de cartographie et de géoréférencement

Mais ce n'est pas tout, Qgis sait aussi traiter de la donnée raster comme des plans, des photos, des scans de dessins...il est donc possible pour les plans géométrés, par le biais d'une simple homothétie, de les repositionner dans l'espace par le biais de cordonnées (actuellement en France nous utilisons les coordonnées Lambert à projection Conique Conforme dites RGF93 couvrant 9 zones pour la métropole), mais Qgis dispose également d'une extension native très pratique en matière de géoréférencement, qui est capable de déformer et repositionner un grand nombre de documents non métrés, des vues cavalières, des photos obliques, des vues aériennes non perpendiculaires, voire des plans anciens sans géomotérie. Par le jeu des algorithmes de déformations (Helmert, Polynomiale voire Thin Plate Spline) les plans et les photos parviennent dans une certaine mesure à retrouver leur place initiale.

Une suite de logiciel, 3D, MNT, Lidar...

Mais la grande force de Qgis en comparaison à ces concurrents directs que sont ArcGis, MapInfo ou AutocadMap, Qgis est désormais développé avec un grand nombre d'extension à télécharger suivant ses besoins, des extensions qui font gagner en puissance le logiciel de base.
De plus Qgis s'accompagne de modules de traitement de données de points Lidar comme SAGA Gis, mais egalement de GRASS le tout premier logiciel de SIG modulaire qui évoluent depuis de plus de 20 ans...et ce n'es pas fini, car la communautés de passionnés et de professionnels continue de développer de nouveaux modules et extensions pour Qgis, notamment sur les Modélisations de Numériques de Terrain et d’Élévation, de nouveaux modèles de 2,5D apparaissent...

Pour conclure, le SIG 3D c'est maintenant et l'archéologie est demandeuse !

 Pour approfondir : 
Documentation Qgis : http://qgis.org/fr/docs/index.html
Réseau de chercheurs du CNRS sur l'information Spatiale en Archéologie : http://isa.univ-tours.fr
Formation CNRS : http://r.duckduckgo.com/l/?kh=-1&uddg=http%3A%2F%2Fcnrsformation.cnrs.fr%2Fpdf%2F16014.pdf
Le portail du SIG : http://www.portailsig.org/dossier/SIG%20OpenSource
Le Blog Archéomatic : https://archeomatic.wordpress.com/

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